Les signatures de cette fin d’année 2020.

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Bonjour à tous,

Voici donc la programmation, ci-dessous, des signatures de nos auteurs pour cette fin d’année. S’il est vrai qu’il n’y a eu que peu de signatures/ dédicaces en 2020, ce mois de décembre va, à lui seul, remonter la moyenne de l’année. Après une longue période sans salon, sans rencontre du public dans les librairies, chez Cultura ou à la FNAC, et en grandes surfaces, voici venue l’heure de se rattraper un peu.

Vendredi 18 décembre à TARNOS : Dédicace de Marie Cazalas dans l’espace culture du magasin Carrefour. De 9h30 à 13h00.

Samedi 19 décembre à Dolus d’Oléron : Dédicace de Évelyne Néron Morgat et Ludo dans l’espace culture du magasin Intermarché de Dolus d’Oléron. En présence de Florian Horru, directeur du magasin. (de 9h00 à 12h30 et de 14h à 17h30)

Toujours le samedi 19 décembre à Soorts Hossegor : Signature de Gérard Serrie dans l’espace culture du magasin Intermarché de Soorts-Hossegor. (de 9H00 à 12h30 et de 15h00 à 18H30.)

Suite : Samedi 19 décembre à la FNAC de PAU, dédicace de Philippe Pourxet de 10 h à 18h00.

Le samedi 19 décembre à Marennes, Dédicace de Camille Azény dans l’espace culturel du magasin Leclerc de Marennes (de 9h00 à 12h30 et de 15h à 18h30).

Le lundi 21 décembre à Marennes : Dédicace de Évelyne Néron Morgat dans l’espace culturel du magasin Leclerc de Marennes de 9H30 à 12h30 et de 15H à 18H00.

Le mercredi 23 décembre à Tarnos : Dédicace de Philippe Pourxet à l’espace culture de carrefour Tarnos de 9h30 à 17H00.

Et enfin, le mardi 29 décembre à Tarnos : dédicace de Gérard Serrie (Dans les abîmes du Gouf et Le secret de la valise perdue) de 9h30 à 12h30 et de 15h à 18h30.)

Passez de belles fêtes, malgré la crise sanitaire. Que 2021 soit plus simple que 2020 ! A l’année prochaine pour plein de nouveautés et des projets toujours plus excitants les uns que les autres.

Les publications pour 2021

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Cette année étant largement compromise par la Covid et les mesures de prohibition à l’égard du monde du livre, nous préférons dans un premier temps tenter de donner leur chance à nos deux publications de novembre : Dans les abîmes du gouf de Gérard Serrie et Pêche mortelle en quatre leçons de Cécile Valey. Cette situation décale de fait l’ensemble de notre production pour l’an prochain. Veuillez nous en excuser.

Voici donc la liste de nos prochaines parutions, début 2021 :

Février 2021 :

A l’affût de Josiane Saint-Laurent
Lise est Officière de police judiciaire à Toulouse dans la brigade de protection des familles. Un jour, une fillette de onze ans débarque au commissariat, tremblante et déboussolée. Reçue par Lise, la jeune fille déclare avoir été abusée sexuellement par un inconnu à proximité de son école. Il s’agit du point de départ d’une enquête complexe et sordide, aux ramifications internationales. Et à bien des égards, cette affaire va également mettre à rude épreuve les nerfs et la psychologie de la capitaine, une trentenaire au parcours de vie bien chargé. Ce roman nous conduit dans les coulisses du 23 Quai de l’embouchure, dans les bureaux de la réputée brigade de P.J toulousaine. Un thriller puissant et une histoire qui prend aux tripes..

Pelote sanglante au Pays-Basque, de Serge Archua
Une enquête de la commandante Mekotxea, commissariat de Biarritz.
Séduisante et pétillante, Maïka Mekotxea dévore la vie avec audace et passion. Mère protectrice et moderne d’une ado en pleine crise, la jeune femme mène également une brillante carrière dans la police. Quand le cadavre mutilé d’une joueuse de handball, une pelote coincée entre les seins, est retrouvé près de la Grande Plage de Biarritz, une sombre enquête commence alors pour la commandante. Entre l’Espagne et le pays basque, le milieu du sport de haut niveau et les corps semés par un prédateur visiblement amateur de chair fraîche, pourra-t-elle éviter de mêler sa vie privée à cette sordide affaire ?

Mars 2021 :

Avis de recherche pour balle perdue, de Philippe Pourxet

Arcachon, la petite noyée de l’Automne, d’Eric Castaignède

Avril 2021 :

Mille ans après, Marie Paule Ospital

La dame d’Oléron, de Florian Horru

Rouge Bordeaux, de Virginie Bougant

Mai-juin 2021 :

Des nouvelles de l’Amitié, recueil collectif de nouvelles sur l’Amitié.

L’affaire Mondanier, Camille Azény.

Les Châteaux de Sable, Pierre Féry.

A paraître après le déluge…

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Après le Poison sur le cœur, les éditions Terres de l’Ouest reprennent l’édition des deux premiers tomes des aventures de Mélina, l’ostréicultrice de Fort-Royer. D’ici quelques semaines, après la crise du COVID 19, nos lecteurs auront la chance de pouvoir lire ou relire, Femmes de Coquilles ou A la vie, à la mer, dans un nouveau format : en poche !

Pour vous mettre en appétit et vous tenir en haleine, quelques extraits ci-dessous :

Elle lui raconta une longue conversation qu’elle avait eue avec Bénoni qui, ronchon, lui avait reproché son investissement dans « chiellés sacrés tubes ». Il lui avait dit que pour délimiter leurs parcelles en mer, les premiers ostréiculteurs construisaient des murets en pierres dans les parcs où, à l’origine, il n’y avait rien d’autre que des étendues de vase. Ils avaient donc organisé des convois avec des chevaux et des tombereaux pour ramener à Fort-Royer les pierres ramassées de l’autre côté de l’île, plus rocheux. Après, c’était à chacun de se débrouiller. Les chevaux ne marchant pas dans la vase, ils les transportaient à la rame ou à dos. Lili confia à son ami qu’il lui était difficile d’imaginer des hommes en sabots, chargés de pierres, progressant en file indienne dans les coursières pour construire ce que l’on appelait aujourd’hui les parcs à huîtres.
— Mais tu sais, compléta Luc, ils ont ensuite essayé les tuiles. Celles qu’on appelait les tiges de bottes. Elles étaient piquées verticalement dans la vase, bien alignées, par paquets de quatre. Tout un art. Le problème, c’était les tempêtes qui emportaient tout. Après chaque coup de mauvais temps, les femmes allaient tout ramasser et devaient passer des heures les pieds dans la vase glacée juste pour récupérer ces tuiles et reconstruire les rangées.
— Quelle patience et quel courage ! s’exclama Mélina.
— Avec mes frères, quand on était enfants et qu’on faisait des bêtises, le père se fâchait. Il nous punissait et nous enfermait à la cabane, un marteau pointu dans les mains. Il nous faisait percer des pleines mannes de coquilles. Ensuite, on les enfilait sur du fil de fer. Avec les frangins, on faisait des colliers de coquilles, des cordées. C’était un super collecteur, très léger, pas cher, mais quelle corvée à fabriquer !
— Et ensuite vous avez acheté des pieux d’ardoise ? demanda-t-elle.
— Ça c’est le hasard d’une rencontre entre un gars de chez nous et un vigneron d’Anjou. Le vigneron laissait de côté ces pieux de vigne en ardoise parce que c’était bien trop lourd alors il a trouvé la bonne affaire. Il les a vendus une fortune à l’ostréiculteur qui pensait sans doute que son métier n’était pas assez dur comme ça. Et puis rapidement, pour être à la mode, il fallait avoir de l’ardoise d’Anjou ou d’ailleurs. Mon grand-père, l’Étournât, c’était son surnom parce qu’il n’avait rien dans le crâne, disait que les pieux étaient plus chers à Lourdes mais qu’ils collectaient mieux parce qu’ils étaient bénis. Remarque, les huîtres poussent bien sur l’ardoise, sans doute parce que ça reste chaud longtemps. Mais c’est vraiment trop lourd. J’étais gosse et, pourtant, je me rappelle de mes premières marées avec l’Étournât, enfin, c’est surtout mon dos qui s’en souvient !
— OK, mes tubes en plastique ce n’est pas une si mauvaise idée, conclut-elle gentiment, lui caressant la joue, en imaginant un petit garçon aux boucles blondes brasser des pieux de pierre bleue aussi lourds que lui.

Elle s’apprêtait à attraper ses crochets pour sortir un panier du dégorgeoir et compter les quatre douzaines commandées quand l’homme la questionna courtoisement sur ce qu’elle était en train de faire au moment de leur arrivée. Elle expliqua gentiment qu’elle commençait à préparer ses collecteurs. Comme ses interlocuteurs ouvraient de grands yeux qui prouvaient leur ignorance à ce sujet, elle développa. Bénoni tendit l’oreille. Elle leur apprit d’abord qu’une huître changeait de sexe chaque année, sans que même un professionnel ne puisse faire la différence à l’œil nu.
— Ben, ô lé coûme ça, y en a bien maint’nant qui marchant à voile et à vapeur, savions pas trop si y sont mâles ou f’melles. Y r’semblent pas à grand chouse, c’est tout c’que j’pouvions dire. Y z’ont des longs cheveux, des culottes qui les mouliant coûme des collants, des cannes grousses coûme mon pouce et des petites chemises resserrées à la taille. Y sont épais coûme la lame de mon couteau, avec leurs épaules d’anguille, leur poitrine de sole et leur petit derrière dans le mi-temps de l’échine. Eh Ben, les heûts c’est pareil à la différence que nos heûts sont p’us biâ qu’eux !
La dame leva les sourcils, pas tout à fait sûre d’avoir bien compris ce qu’elle venait d’entendre. Ravi de l’effet produit, il poursuivit son spectacle.
— Y a d’aut’ coquillages qui marchant à voile et à vapeur. Les crépitulas, par exemp’. En avions pas aut’fois, ô lé les Américains qui les aviant ramenés sur les plages de Normandie, collés sous les coques de leurs bateaux pendant le Débarquement. Toujours en avance sur leur temps en Amérique, j’vous jure, même leurs coquillages ! Ben ouais, ma p’tite dame, un crépitula est d’abord mâle et p’is à l’adolescence, y l’essaye les deux pour ne pas se tromper, y l’est mâle et f’melle en même temps. Coûme ça pour la reproduction, pas de problème, tantôt l’un, tantôt l’autre, c’est bien plus commode pour trouver chaussure à son pied, ça colle à tous les coups ! Et p’is quand y l’en aviant assez de forniquer, il se change en f’melle, c’est bien plus calme, les f’melles. Vous voyez, les crépitulas vivent en colonies, collées les unes sur les aut’. Les p’tites dessus et les plus grosses dessous. Coûme ça, les f’melles, sans faire d’effort, peuvent se faire prend’ par les mâles, collés pas très loin au-dessus. Succès garanti. La survie de l’espèce est assurée, pas de souci. Tout ce petit monde se mélange et prolifère. D’aillours, pour vous le prouver, je vais vous donner le nom latin de ces foutues bestioles. Nos savants les ont appelées Crepitula fornicata, oui ma p’tite dame ! J’connais mon latin, on dirait pas coûme ça, hein ? Nées pour parasiter le monde, je vous dis, y en a des montagnes peurtout maint’nant, des tapis. Et savez-vous comment ça mange ? Ben, je vais vous l’expliquer dans le détail.
Lili s’attendait au pire et avait beaucoup de mal à ne pas exploser littéralement de rire tant son ami était drôle et les touristes médusés.
— Les crépitulas, y sont collés les uns aux autres pour se reproduire à longueur de marée, donc y peuvent pas se déplacer. Alors y z’envoient devant leur goule une masse de liquide gluant pour que toutes les petites algues microscopiques dont y raffolent viennent se prendre dedans, et sans se fatiguer encore ! Feignasses et efficaces ! Au bout d’un moment, quand la pêche est boûn’, y z’aspirant le tout pour digérer, mais pour ne pas perdre de temps, y recommençiant aussitôt pendant qu’ils digèrent. Coûme quoi, les ébats amoureux ouvrent l’appétit, ça creuse de forniquer. Que c’est beau la nature quand même ! Et le plus drôle dans chette histoire, c’est que les crépitulas, c’est drôlement bon à manger. Enfin, moi, j’aime pas ça, y a que les baignouts pour trouver ça bon et exotique. Tout exotique qu’y sont, moi j’préfère un bon chapeau chinois bien coriace, enfin une boûn’ patelle pour parler coûme y faut.
Le monsieur, toujours très poli, demanda :
— Mais de quel animal parlez-vous ?

Mélina se sentait tellement heureuse d’être sur Oléron, d’y travailler et d’y implanter ses racines au fil des jours. Pour tous les trésors du monde elle n’aurait pas abandonné son combat. Ce métier était sa passion et au Diable tout le reste. Elle était une femme de coquilles.

Un monde d’huîtres

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Les deux frères lui racontèrent que les grossistes avaient toujours fait la pluie et le beau temps pour les petits ostréiculteurs. Les grosses cabanes du bassin de Marennes-Oléron cherchaient à diminuer les coûts en payant moins de main-d’œuvre et préféraient acheter les petites huîtres en écloserie. Elles étaient déjà une à une et modifiées pour qu’elles ne puissent pas se reproduire, donc elles restaient charnues toute l’année. Pour gagner du temps, ils allaient ensuite les élever en Bretagne ou en Normandie.
— Oui, ça je le sais, affirma-t-elle, là-bas, les eaux sont un peu plus fraîches donc les huîtres s’y reproduisent moins et il y a plus de plancton dans l’eau. Avec moins de filtres et plus de nourriture elles y grossissent en deux ans seulement, contre quatre chez nous.
— Et au niveau qualité, rien à dire, renchérit Rémi, mais ces énormes quantités produites à bas coût ont fait chuter les cours.
— Nous, ici, on n’était plus compétitifs. Le gros Séverin, comme tous les grossistes, a fait sa fortune comme ça. Il nous achetait les huîtres de taille moyenne cinquante centimes le kilo, poursuivit Luc, et si on ne lui vendait pas ce prix-là, il frappait à côté et il trouvait toujours à acheter tout ce qu’il voulait, au prix le plus bas possible. Les gars étaient coincés, ils n’arrivaient plus à vendre.
— Oui, ça aussi je le sais, compatit Mélina, la moitié des cabanes ont fait faillite en à peine dix ans. Mais pourquoi est-ce si important pour lui aujourd’hui d’acheter mes huîtres ? Je travaille seule, donc je n’aurai jamais un gros tonnage à vendre. Je ne compte pas dans le paysage ostréicole, je ne comprends pas.
— C’est là que tu te trompes ! Maintenant, ils ont tous besoin de nous. La machine s’est inversée. Ce sont eux qui ont le couteau sous la gorge. Des huîtres, ils en veulent tous, ils en manquent, ils perdent les marchés qu’ils ne peuvent pas fournir et pour te dire, aujourd’hui, le kilo est monté à plus de quatre euros. De mémoire d’ostréiculteur, c’est un record.
Les deux frères lui expliquèrent que le virus qui sévissait sur toutes les côtes françaises depuis plus de quatre ans faisait des ravages sur les petites huîtres de moins d’un an chaque été car il avait besoin d’une eau de mer chaude pour proliférer.
— Il y a des cabanes qui déclarent des pertes dépassant les quatre-vingt-dix pour cent. Nous ici ça n’a jamais été au-delà de vingt-cinq pour cent et c’est déjà beaucoup, affirma Rémi.
Et Luc poursuivit :
— Les gros ostréiculteurs hésitent à acheter en écloserie, c’est normal : acheter pour en voir crever plus de la moitié avant la fin de la première année… C’est clair, ce n’est plus rentable. Beaucoup sont en grande difficulté.

Extrait du roman “Femme de Coquille” par Evelyne Néron Morgat (Ré-édition format poche : mai 2020.)